David Liaudet

Il reste quelques jours (19 février) pour se rendre à la maison des Arts dans la ville d’Évreux, pour voir la rétrospective du travail du lithographe David Liaudet.

Depuis 1994, David illustre tous les mots non illustrés d’un vieux dictionnaire Larousse, oui oui, rien que ça :

« …Suite à un travail effectué en 1990 sur les définitions du Dictionnaire Larousse, j’entrepris dès 1994 de poursuivre l’exploration de cet ouvrage. Je me tournais vers les marges où se logent les vignettes qui illustrent certains des mots. Je m’aperçus qu’il y avait des privilégiés. Tout mot n’a pas le droit à sa vignette. Et comme Monsieur Cinoc dans « La vie mode l’emploi » de Georges Perec se faisait le défenseur des mots oubliés, je me fis le défenseur des mots pas illustrés. J’engageais ce « complément d’illustrations du dictionnaire Larousse » par des planches lithographiées en suivant scrupuleusement l’ordre alphabétique et je donnais à chacun de ces mots un dessin… »

C’est l’intégralité du travail réalisé à ce jour que vous pourrez voir.
Quand on connaît le tour de force que représente le tirage d’une seule litho, le grainage d’une pierre, sa préparation, le dessin (bien évidemment à l’envers), l’encrage, etc. Cet art est tellement technique que je n’ai jamais osé l’essayer, j’en suis resté à la taille douce et l’alugraphie.
Il me faudra y remédier un jour et tenter l’expérience dans l’atelier de David, je sais sa porte grande ouverte.

Mais il n’y a pas que ça à voir. Il y a un très bel accrochage consacré à l’architecture brutaliste, une brillante collection de cartes postales, des photos de ses visites, des surprises et n’oubliez pas la pétition pour obtenir le classement aux monuments historiques d’un supermarché à Sens… Il ne s’agit pas d’une blague de potache, mais d’une réelle volonté de sauver cette oeuvre en péril, une architecture de Claude Parent.

« … Depuis 2007, sur mon blogarchitecture de cartes postales, je propose de découvrir l’architecture moderne et contemporaine à travers sa représentation par les cartes postales.
Cette collection me permet de croiser mes intérêts pour l’architecture et la photographie avec notamment le travail de Martin Parr et ses «Boring Postcards».
Mais au fur et à mesure de la constitution de ce fonds iconographique des trente glorieuses, les cartes postales collectionnées d’abord comme ennuyeuses et banales sont vite devenues, «gripping» (intéressantes) selon le mot d’un autre artiste anglais et collectionneur de cartes postales,Tom Phillips.
En effet, les cartes postales m’ont permis d’affirmer mon goût pour cette architecture aujourd’hui bien trop souvent malmenée et mal aimée. »